Dans un monde où la réglementation des professions se renforce, les voyants et médiums n’échappent pas à la tendance. Bien que souvent perçue comme une activité relevant du domaine de l’ésotérisme, la pratique de la voyance est désormais encadrée par des obligations légales, notamment en matière de formation continue. Cet article examine en détail les exigences auxquelles sont soumis les professionnels du secteur, ainsi que les enjeux et les perspectives d’évolution de ce cadre réglementaire.
Le cadre juridique actuel de la formation continue des voyants
La profession de voyant, longtemps considérée comme relevant uniquement du domaine de l’intuition et du don personnel, est aujourd’hui soumise à un cadre juridique de plus en plus structuré. En France, la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne a marqué un tournant. Cette législation, bien que principalement axée sur les jeux d’argent, a eu des répercussions sur la pratique de la voyance, notamment en ce qui concerne la formation continue.
Selon Maître Dupont, avocat spécialisé en droit des professions réglementées : « La formation continue des voyants s’inscrit dans une logique de professionnalisation et de protection du consommateur. Elle vise à garantir un niveau de compétence minimal et à prévenir les dérives potentielles. »
Actuellement, les voyants exerçant à titre professionnel sont tenus de suivre un minimum de 20 heures de formation continue par an. Ces formations doivent couvrir divers aspects de leur pratique, incluant :
– L’éthique professionnelle et la déontologie
– Les techniques de divination et leur évolution
– La psychologie et l’accompagnement des clients
– Les aspects juridiques et fiscaux de l’activité
Les organismes habilités à dispenser la formation continue
La formation continue des voyants ne peut être dispensée que par des organismes agréés par le Ministère de l’Intérieur. Cette accréditation garantit la qualité et la pertinence des enseignements proposés. Parmi les organismes reconnus, on peut citer :
– L’Institut National de la Voyance et des Arts Divinatoires (INVAD)
– Le Centre de Formation aux Pratiques Ésotériques (CFPE)
– L’Académie Française des Sciences Occultes (AFSO)
Ces organismes proposent des programmes de formation variés, alliant théorie et pratique. Madame Irma Delarue, directrice de l’INVAD, souligne : « Nos formations sont conçues pour répondre aux exigences légales tout en permettant aux voyants de perfectionner leur art et d’adapter leur pratique aux évolutions sociétales. »
Les sanctions en cas de non-respect des obligations de formation
Le non-respect des obligations de formation continue peut entraîner des sanctions sévères pour les voyants. Ces sanctions peuvent aller de l’avertissement à l’interdiction temporaire ou définitive d’exercer. En 2022, 15% des voyants contrôlés ont fait l’objet d’une procédure pour manquement à leurs obligations de formation.
Maître Leblanc, avocat au barreau de Paris, précise : « Les sanctions sont graduées en fonction de la gravité du manquement et de son caractère répété. Un premier manquement peut donner lieu à un simple rappel à l’ordre, mais des infractions répétées peuvent conduire à des amendes substantielles, voire à une interdiction d’exercer. »
Les enjeux de la formation continue pour les voyants
La formation continue représente un enjeu majeur pour la profession de voyant, tant sur le plan de la crédibilité que de l’adaptation aux évolutions sociétales et technologiques.
Crédibilité et professionnalisation : En se soumettant à des obligations de formation continue, les voyants renforcent la crédibilité de leur profession. Cette démarche permet de distinguer les praticiens sérieux des charlatans et contribue à une meilleure reconnaissance de la pratique.
Adaptation aux nouvelles technologies : L’avènement du numérique a profondément modifié la pratique de la voyance. Les formations continues permettent aux voyants de maîtriser les outils de consultation à distance (visioconférence, applications mobiles) et de comprendre les enjeux éthiques liés à ces nouvelles modalités de pratique.
Évolution des attentes des clients : Les clients d’aujourd’hui sont plus informés et exigeants. La formation continue permet aux voyants de répondre à ces nouvelles attentes, en intégrant par exemple des approches de développement personnel ou de coaching dans leur pratique.
Perspectives d’évolution du cadre réglementaire
Le cadre réglementaire de la formation continue des voyants est appelé à évoluer dans les années à venir. Plusieurs pistes sont actuellement à l’étude :
Renforcement des exigences : Une proposition vise à augmenter le nombre d’heures de formation obligatoire à 30 heures par an. Cette mesure viserait à approfondir les compétences des praticiens et à renforcer la protection des consommateurs.
Spécialisation des formations : Certains experts plaident pour la mise en place de parcours de formation spécialisés, adaptés aux différentes pratiques divinatoires (tarot, astrologie, médiumnité, etc.).
Certification professionnelle : L’instauration d’une certification professionnelle pour les voyants est envisagée. Cette certification, renouvelable périodiquement, serait conditionnée au suivi régulier de formations continues.
Monsieur Jean Voyant, président de la Fédération Française des Praticiens de la Voyance, déclare : « Nous sommes favorables à une évolution du cadre réglementaire, à condition qu’elle se fasse en concertation avec les professionnels du secteur et qu’elle prenne en compte la spécificité de notre pratique. »
Conseils pour les voyants face aux obligations de formation continue
Face à ces obligations, voici quelques conseils à l’attention des voyants professionnels :
1. Planifiez vos formations à l’avance : Anticipez vos besoins en formation et réservez vos sessions suffisamment tôt pour vous assurer de remplir vos obligations annuelles.
2. Diversifiez vos formations : Ne vous limitez pas à un seul domaine. Explorez différents aspects de votre pratique pour enrichir vos compétences.
3. Tenez un registre détaillé : Conservez soigneusement les attestations de formation et tenez un registre précis de vos heures de formation.
4. Restez informé des évolutions réglementaires : Suivez l’actualité de votre profession et anticipez les changements potentiels du cadre légal.
5. Échangez avec vos pairs : Participez à des groupes de discussion ou des associations professionnelles pour partager vos expériences et rester au fait des meilleures pratiques.
Les obligations de formation continue pour les voyants s’inscrivent dans une tendance générale de professionnalisation et de régulation des pratiques ésotériques. Bien que parfois perçues comme contraignantes, ces obligations offrent une opportunité de valorisation et de légitimation de la profession. Dans un contexte où la demande pour les services de voyance reste forte, avec plus de 3 millions de consultations annuelles en France, le respect de ces obligations apparaît comme un gage de sérieux et de qualité pour les praticiens. L’évolution du cadre réglementaire devra trouver un équilibre entre la nécessaire protection des consommateurs et le respect de la spécificité de cette pratique ancestrale.
