Distinguer un meurtre d’un assassinat

Meurtre et assassinat : ces deux termes juridiques ont chacun ses propres significations. Meurtrier ne signifie donc pas assassin, d’un point de vue pénal. Ces deux mots désignent, en effet, des infractions, notamment des crimes. Ils n’ont, toutefois, pas les mêmes sens.

Deux notions juridiques très différentes

Le meurtre, tout comme l’assassinat, s’agit d’un homicide volontaire. L’auteur a déjà l’intention d’assassiner la victime, quel que soit le cas. Pourtant, le meurtre est souvent jugé moins grave que l’assassinat. Ce dernier acte est généralement accompagné d’une circonstance aggravante, dont la préméditation.

L’article 132-72 du Code pénal donne une définition claire de ladite préméditation. Elle se résume par le but de tuer une personne, avant l’action. L’acteur s’apprête ainsi à commettre un délit. Le Professeur André Vitu, dans son ouvrage intitulé « Traité de droit pénal spécial », quant à lui, définit cette préméditation comme un but mûrement réfléchi. Selon lui, l’acteur cherche déjà tous les moyens de mettre fin à la vie d’un individu. Il concocte, pour ce faire, des moyens efficaces et bien choisis.

La préméditation est, par ailleurs, dite juridique, si elle se résume par l’intention de tuer une personne. Elle doit également consister à planifier la réalisation du projet criminel.

 Le meurtre et l’assassin : déroulement et sanctions

L’assassin doit avoir l’intention d’attenter à la vie d’autrui bien avant l’acte proprement dit. Pourtant, le meurtrier effectue l’action de tuer un être humain avec violence. Défini comme une atteinte à la vie humaine, le meurtre est considéré comme un homicide sans préméditation. Toutefois, tout comme avec l’assassinat, le but consiste à donner la mort à une personne, et cela, volontairement.

Même si la conséquence des deux actes reste la même, la différence réside au niveau des sanctions. En effet, un meurtrier est généralement puni de 30 ans d’emprisonnement. Tandis que l’assassinat ouvre vers une réclusion criminelle à perpétuité. Il appartient à la cour d’assises de définir si un acte s’agit d’un meurtre ou d’un assassinat.

À noter que divers indices permettent à la juridiction de définir si l’action s’accompagne ou non d’une préméditation. Il se peut que le tueur ait déjà préparé l’arme ou surveillé les gestes de sa victime quelques semaines ou plusieurs jours avant l’acte.

Une forme d’homicide volontaire

Pour que l’action soit considérée comme un homicide volontaire, trois principales conditions doivent être justifiées. La victime doit être a priori un être humain. L’on ne peut donc pas évoquer ce terme juridique si elle concerne un chien de race. Il faut également qu’elle soit déjà née et viable. Effectivement, le fait d’avorter n’est pas considéré comme un meurtre. Pourtant, il s’agit d’une action enfreignant à la loi et passible de sanctions. Par ailleurs, la victime ne doit pas être le tueur lui-même. Une personne qui souhaite mettre fin à sa vie est en train de commettre un suicide. Or, la loi ne punit pas une telle action, sachant que tout un chacun reste libre de disposer de sa propre vie.